Métiers de bouche

Gladys Vincent

Métier : Formatrice en cuisine
Localisation : Alençon (61)
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À 40 ans, et après une belle aventure derrière les fourneaux de son propre restaurant, Gladys Vincent enfile avec malice et délice son tablier de formatrice en cuisine au CFA d’Alençon, dans l’Orne.

« La cuisine, cela amène à voyager. » D’une voix douce et délicate, Gladys Vincent énumère : le Pas-de-Calais, Caen, Nantes, Alençon… On lui demande poliment de rembobiner, une destination nous a visiblement échappé. « Radon ! Au nord d’Alençon, dans l’Orne. » Radon donc. C’est ici, à l’orée de la forêt d’Écouves, que la cheffe cuisinière et son mari, lui aussi chef diplômé, posèrent leurs valises, après « avoir fait leurs armes et appris à gérer du frais » en Loire-Atlantique et dans le Calvados, pour y installer leur restaurant, Le Relais d’Écouves, quatorze ans durant. « Nous y travaillions produits bruts et frais au service d’une cuisine traditionnelle. C’est vraiment dans notre ADN de travailler avec du sain. »

L’histoire qui lie Gladys Vincent à la cuisine s’écrit dès la classe de troisième, lorsque celle-ci décide de s’orienter vers des études en lycée hôtelier. « Dans un premier temps, mon idée était de devenir sommelière. Mais en passant par la case cuisine, indispensable étape pour ma formation, je me suis arrêtée. J’ai adoré l’ambiance. » Après quelques expériences enrichissantes de Nantes à Caen, la voilà qui prend les rênes d’un établissement à Radon. « J’étais souvent amenée à participer aux jurys du CFA d’Alençon, et cette idée de partage m’a beaucoup plu. » Cette maman de trois garçons saisit alors l’opportunité d’un poste vacant au CFA 3ifa pour troquer son tablier de responsable du Relais contre celui de formatrice en cuisine pédagogique. « Il était temps pour nous de passer à autre chose, pour le bien de nos enfants notamment ! »

Le week-end, Gladys Vincent jardine. Dans son potager en permaculture, on trouve ici et là : courges, tomates, pommes de terre, salades, herbes aromatiques, etc. Ses cinq poules assurent à la famille quatre œufs quotidiens et lorsque la cheffe cuisine à domicile, c’est le poisson et particulièrement le bar qui a sa préférence. « Je l’aime rôti, avec une bonne huile d’olive et des herbes du jardin, comme le thym et le romarin. » La formatrice qui vient de participer à sa cinquième rentrée n’est « pas trop cuisine sophistiquée », elle préfère « valoriser », avec ses 60 élèves annuels, « épluchures et déchets pour élaborer sauces, potages et garnitures ».

Depuis son poste de travail, face à ses apprentis, Gladys Vincent espère faire changer les habitudes. « Je veux planter une graine en eux pour qu’elle commence dès à présent à germer. Ils doivent intégrer le fait que les choix du consommateur sont primordiaux. » Celle qui passe « une bonne partie de son été à lire sur l’alimentation humaine pour mieux appuyer ses arguments auprès de ses classes », peut compter depuis deux ans sur un partenariat avec Bleu-Blanc-Cœur. « Le système vertueux que défend l’association va complètement dans ce sens de prise de conscience que je veux traduire à mes élèves. » Ce partenariat, la cheffe en use par l’apprentissage de menus à thème inspirés par les produits certifiés Bleu-Blanc-Cœur. À la carte du dernier menu : œuf parfait et crème de cresson, jambonnette de volaille et légumes anciens, crêpe Suzette. « La pâte à crêpes permet de mettre en valeur beaucoup d’ingrédients Bleu-Blanc-Cœur. » Une chose est sûre, Gladys Vincent a décidé de tabler sur le cœur même de son métier, là où les graines sont semées avec intelligence et récoltées avec science.