Eleveurs-producteurs-agriculteurs
PORMIL
PRODUCTION Porc

Rémi Rizand

Localisation : Saint Bonnet le Courreau (42)
Animaux : 150 truies

Depuis vingt ans, Rémi Rizand élève avec professionnalisme et respect ses cochons, au cœur des monts du Forez, dans le département de la Loire.

Le tracteur rose de Rémi Rizand vient de « faire le buzz » à la TV. Filmée en direct du Tour de la France, où les coureurs s’attaquaient, en cette mi-septembre, à un sommet classé en catégorie trois de la commune de Saint-Bonnet-le-Courreau, la couleur du véhicule, qui permet à l’éleveur d’aller chercher quotidiennement le lactosérum indispensable à l’alimentation de ses cochons, fait causer. « Tout n’est pas triste dans notre métier, il faut parfois savoir s’amuser ! »

Cela fait 20 ans que Rémi Rizand a intégré l’exploitation familiale. A l’époque, le jeune homme vient d’être diplômé d’un Bac pro en Mayenne et d’un Certificat de spécialisation porcs dans le Doubs, et ses parents se partagent encore les tâches entre la laiterie et l’élevage de porcs. Ce numéro trois d’une fratrie de quatre frères décide alors de « créer une partie maternité, d’élever des porcelets et de s’occuper d’une porcherie d’engraissement ». Vingt ans plus tard, c’est désormais l’unique activité qui anime la ferme familiale située à plus de 1 000 mètres d’altitude, au cœur du département de la Loire. L’élevage est aujourd’hui composé d’un peu plus de 150 truies, qui mettent bas chacune 12 à 13 porcelets par portée. « Comme tous les éleveurs, cela demande une présence de tous les jours. Après, ce n’est pas le bagne non plus. J’ai un salarié et je peux parfois me reposer. » Rémi Rizand a toujours aimé travailler au milieu des bêtes en queue en tire-bouchon. « Le cochon, c’est quand même bien spécial. C’est un animal joueur et curieux. Il a la particularité d’être facile à conduire pour un éleveur. Le travail est simple à planifier. À titre d’exemple, la durée de gestation d’une truie, après insémination artificielle, est de trois mois, trois semaines et trois jours. » Une affaire réglée comme du papier à musique et mathématiquement implacable donc pour ce père de deux petites filles qui ajoute fièrement : « Pour la petite histoire, je suis à 114,2 jours de moyenne sur mon élevage. »

Rémi Rizand insiste sur les besoins d’une alimentation équilibrée pour ses animaux. Sa recette ? « Une soupe dans laquelle sont mélangés des céréales achetées dans le Puy-de-Dôme : du blé, de l’orge, du triticale. J’ajoute du colza et des pois pour les protéines, et du lin extrudé pour équilibrer les formules. Et puis du petit lait, aussi appelé du lactosérum. Cela remplace une grosse partie de l’eau et les cochons adorent ça ! » Ce petit lait, cet exploitant qui a rejoint la filière Bleu-Blanc-Cœur depuis plus de dix ans va le récupérer chaque après-midi, avec son tracteur et sa remorque citerne, à trois kilomètres de sa ferme, dans une fromagerie reconnue du secteur AOC Fourme de Montbrison. « Il s’agit de la partie liquide que vous retrouvez sur le fromage blanc, cela vient idéalement compléter leur alimentation. Mes cochons en consomment autour de 14 000 litres par jour ! » Cet équilibre permet à cet adjoint au maire du petit village de 700 habitants, dans lequel il réside, d’avoir « très peu de problèmes sanitaires et de très faibles frais vétérinaires ». Côté assiette, « la couleur de la viande a un teint rosé assumé, la texture est moins sèche, plus moelleuse et plus goûteuse que d’ordinaire ». Rémi Rizand s’avoue un faible pour le rôti de porc « nature, en casserole, avec un filet d’huile d’olive ». Nature, comme l’être humain qu’il assume d’être.