Métiers de bouche

Gérard Izanic

Métier : Boucher-Charcutier
Localisation : Nantes (44)
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Depuis 14 ans, ce boucher charcutier Bleu-Blanc-Cœur à La petite boucherie de Talensac occupe une place de choix sur le marché couvert de Talensac, à Nantes. Une réussite qui ne doit rien au hasard.

« Avec mon nom de famille, on me demande souvent si je viens de l’Est, mais non, je viens du Morbihan ! » Du haut de ses 45 ans, Gérard Izanic a déjà parcouru un bon bout de chemin, de sa Bretagne natale aux étals du marché nantais, en passant par Paris et sa banlieue. Inspiré par un cousin charcutier, il se tourne très tôt vers ce métier, fait un apprentissage chez un artisan armoricain, passe son CAP charcuterie, avec une spécialité de traiteur, puis son CAP boucherie. A 20 ans, il suit sa femme, professeure des écoles, à Versailles. « Le changement est radical, mais sympa. » Pendant cinq ans, il va travailler tour à tour dans le quartier Saint-Louis, puis à Viroflay et Passy. En parallèle, il passe son Bac professionnel par correspondance. Rien ne semble pouvoir faire reculer Gérard Izanic quand il a entrepris quelque chose. « La débrouillardise et le courage, ce sont les deux mamelles de cette profession ».

Au moment de quitter la capitale, c’est à Nantes que lui et sa femme choisissent de s’installer, « une ville intéressante, proche de la Bretagne. » Là, il est embauché trois ans comme salarié sur le stand d’un artisan boucher, au cœur d’un des marchés de la ville. Il découvre un milieu qui lui plait. Alors, quand il quitte ce poste pour devenir responsable d’une boutique, il dépose une inscription, comme on lance une bouteille à la mer, pour obtenir une place de marché. La liste d’attente est longue, et sa demande mettra cinq ans à aboutir. « Un jour, la mairie de Nantes m’a appelé, c’était à prendre ou laisser : j’y suis allé. » Il récupère l’ancien étal d’un boucher chevalin. Tout est à refaire, mais il retrousse ses manches et s’attèle à la tâche. « Je suis arrivé sans chiffre d’affaires, en face de la boucherie la plus courue du marché de Talensac, on m’a pris pour un fou. » C’est son fournisseur, la Société Commerciale d’Approvisionnement des Viandes de l’Ouest, qui l’oriente vers les produits de la filière Bleu-Blanc-Cœur. « Ça m’a tout de suite intéressé, car c’est une viande de qualité. C’était l’occasion de me positionner sur une démarche de confiance, et de me démarquer. »

À force de travail bien fait, Gérard Izanic « progresse petit à petit ». C’est d’abord sa femme qui vient lui prêter main forte le week-end, puis il embauche un retraité quelques heures par semaine, et un apprenti vient le rejoindre au bout de quelques années. Aujourd’hui, ils sont deux salariés et un apprenti à l’épauler derrière son stand. Et cette ambiance si particulière du marché, il l’a faite sienne. « A 6 heures, les halles s’agitent, tout le monde est sur le pont. Il y a un vrai noyau dur de commerçants ici ».

Sa réussite, il la doit à son caractère déterminé et à toutes les heures qu’il n’a pas comptées. « Le poulet-frites du dimanche, je ne connais pas. Pour en arriver là, j’ai dû faire des sacrifices ». Du mardi au dimanche, sous les Halles de Talensac, il conseille ses clients réguliers comme ceux de passage. « Certains viennent sur les recommandations de leur médecin ou nutritionniste et connaissent déjà la démarche Bleu-Blanc-Cœur. Les autres, je leur explique, je leur distribue une brochure. Je peux en parler avec conviction, c’est agréable. Et j’ai de bons retours. » Le contact, « c’est primordial dans mon métier », tout comme la faculté de se remettre en question, pour rester en mouvement et avancer. Des qualités sur lesquelles Gérard Izanic peut définitivement compter pour continuer à se déployer.