Revivez le symposium ONE HEALTH 2022, le RDV incontournable sur la santé globale de la Terre, des animaux et des hommes !

Bleu-Blanc-Coeur

26/01/23
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Le symposium ONE HEALTH, organisé par l’association Bleu-Blanc-Cœur en collaboration avec l’entreprise VALOREX et l’INRAE, s’est tenu le 24 novembre 2022 au Couvent des Jacobins de Rennes grâce aux soutiens de la Région Bretagne et Rennes Métropole. Il a été question de santé globale des sols, des plantes, des animaux et des hommes et de nombreux acteurs du réseau Bleu-Blanc-Cœur et experts scientifiques ont pu apporter leur témoignage sur le sujet.

Retrouvez le programme de cette journée avec le détail des intervenants ici.

Visionnez le replay du symposium

C’est quoi « ONE HEALTH » ?

Il s’agit d’une « approche intégrée et unificatrice qui vise à équilibrer et à optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes. Elle reconnaît que la santé des humains, des animaux domestiques et sauvages, des plantes et de l’environnement au sens large (y compris les écosystèmes) est étroitement liée et interdépendante » selon la FAO et l’OMS.

Pierre Weill, co-président fondateur de l’association Bleu-Blanc-Cœur, a introduit cette journée en soulignant que certaines interactions entre santé de la Terre, des animaux et des hommes sont devenues évidentes. Par exemple, lorsque l’on se nourrit d’une vache malade, nous pouvons mettre en péril notre propre santé, comme nous l’a démontré l’épisode de la vache folle. À l’inverse, lorsque les animaux d’élevage sont bien nourris, avec suffisamment d’oméga 3 et dans le respect d’une certaine diversité de culturale, des impacts positifs en découlent à la fois pour l’homme et son environnement. Le mangeur n’est pas juste un consommateur, il nourrit sa propre santé et, par ses choix alimentaires, il impacte aussi celle des sols, des plantes et des animaux.

De l’intuition à la mesure du concept de santé globale

Interactions sol – plantes

D’après Olivier Husson, chercheur au CIRAD, les plantes sont de véritables « piles à hydrogènes » et interagissent en permanence avec le sol où il y a de grosses fluctuations de pH et des phénomènes d’oxydoréduction. Une plante peut modifier par exemple les conditions de son milieu pour absorber plus de minéraux, mais cela engendre alors une augmentation de son état d’oxydation. La santé des systèmes vivants repose donc notamment sur le maintien du bon équilibre entre électrons et protons pour permettre une bonne gestion de l’oxydation, mais certaines pratiques culturales peuvent engendrer de fortes perturbations. La microflore au contact du système racinaire des plantes est également impactée par les conditions de pH et d’oxydoréduction du sol, mais peut largement contribuer à les faire évoluer. Ainsi, un sol riche en matières organiques permet une meilleure adaptabilité de la plante à son milieu et favorise alors sa santé.

Des marqueurs mesurables de la vie du sol pourraient être regardés avec plus d’attention, comme par exemple la quantité d’ergothioneine, un acide aminé traduisant la présence de champignons dans le sol. Reste aussi à évaluer les conséquences de la culture sur sols vivants sur la densité nutritionnelle des fruits et légumes ; des essais sur la tomate sont actuellement en cours avec « Sols en vie », coopérative nantaise qui cultive en pleine terre et dans le respect de la vie du sol ; plus d’informations ici.

Retrouvez des informations complémentaires sur la santé des sols ici

Interactions plantes – animaux

Mathieu Guillevic, chercheur au sein de l’entreprise VALOREX, a pris l’exemple de la filière porcine pour expliquer en quoi les plantes qui nourrissent nos animaux d’élevage peuvent impacter leur état de santé. L’apport de plantes naturellement riches en oméga 3 comme le lin dans l’auge des truies permet notamment de réduire le temps de la mise bas. Les petits porcelets survivent alors en plus grand nombre, sont plus vigoureux et gagnent en maturité plus rapidement. Des analyses réalisées sur le lait des truies juste après la mise bas révèlent une augmentation à la fois de sa qualité nutritionnelle et immunologique, impactant ainsi positivement la santé des progénitures.

En tant qu’agriculteur engagé en filière Bleu-Blanc-Cœur, Guillaume Bouleau, qui approvisionne notamment le chef Thierry Marx en délicieux produits laitiers « Fleur de Ferme », a aussi témoigné de l’intérêt d’une nutrition diversifiée pour ses vaches ! Elles bénéficient de fourrages de luzerne, betterave, trèfle ainsi que de la féverole, pois et même lupin cultivé directement sur la ferme pour assurer leurs apports en protéines sans utiliser de soja importé déforestant. En plus de profiter à son troupeau, la culture du lupin est très bénéfique pour le sol grâce à ses racines pivot qui lui confèrent une bonne structure sans besoin de labourer !

Interactions animaux – hommes

Les interventions de Nathalie Kerhoas et du Dr Bernard Schmitt, respectivement directrice et co-président de l’Association Bleu-Blanc-Cœur, ont permis de mettre en lumière différentes études cliniques qui ont été menées sur les liens entre santé de la Terre, des animaux et des hommes.

Retrouvez plus d’information sur les études cliniques Bleu-Blanc-Cœur dans une fiche récapitulative ici

Ces études prouvent que les conditions d’élevage, en particulier l’alimentation donnée aux animaux, peuvent impacter différents paramètres de santé chez l’homme associés par exemple à l’obésité, aux maladies cardiovasculaires ou au diabète. Les filières agricoles et alimentaires doivent donc travailler main dans la main pour mieux couvrir les besoins nutritionnels de la population en se souciant de la densité nutritionnelle des aliments produits, mais aussi de leurs répercussions environnementales ; c’est le cap que se fixe l’association Bleu-Blanc-Cœur depuis plus de 20 ans.

 « Aujourd’hui, 4 millions de Français consomment des oméga 3 grâce à une alimentation Bleu-Blanc-Cœur ».

Les systèmes de profilage nutritionnel, sur lesquels s’appuient notamment le nutriscore, sont des pistes en cours déploiement pour donner à la fois aux industriels et aux consommateurs des clés pour mieux couvrir nos besoins alimentaires. L’apport d’environ 50 % de protéines issues des animaux et 50 % d’origine végétale semble par exemple être le meilleur compromis ONE HEALTH entre intérêts nutritionnels et impact environnemental, selon les travaux du Dr Nicole Darmon, directrice de recherche INRAE. Au-delà des nutriments apportés, la matrice des aliments apporte d’autres bénéfices intéressants. Par exemple, l’apport d’oméga 3 par une huile ne permet pas une assimilation aussi efficace que lorsque l’oméga 3 passe de la plante à l’animal puis à l’homme par la chaîne alimentaire.

L’alimentation et notre environnement peuvent même aller jusqu’à modifier l’expression de nos gènes, c’est ce qu’on appelle l’épigénétique avec un impact se mesurant parfois sur plusieurs générations. Le Dr Mohamed Benahmed, directeur de recherche INSERM, nous a d’ailleurs proposé un éclairage sur le sujet avec les applications qui peuvent en découler. Certains composants alimentaires, avec l’aide de notre microbiote intestinal, vont jusqu’à inhiber la synthèse de séquences pouvant être impliquées dans différentes maladies. C’est le cas des micronutriments des plantes dont la densité dépend des modes de culture et de la santé des sols. Ces avancées nous montrent qu’il n’est jamais trop tard pour faire le choix d’une alimentation plus respectueuse de notre santé, mais aussi de la santé des sols, des animaux et des écosystèmes.

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