Produire, Protéger, Prévenir et se Nourrir

Bleu-Blanc-Coeur

31/08/21
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Ce très beau plaidoyer est de notre ami Alain Canet, père de l’agroforesterie en France. Il évoque la beauté (et la complexité apparente) de notre lien à la nature et à l’agriculture, nous y trouvons beaucoup de synergie et de communautés de vue avec notre vision de ce lien entre santé des sols, des animaux et des hommes.

Produire, Protéger, Prévenir et se Nourrir

Voilà ce que nous enseigne l’agroécologie : un projet de société, un sujet d’intérêt général. 

L’agroforesterie associée à la couverture herbacée des sols : des agriculteurs, des transformateurs et distributeurs en campagne… pour une agriculture porteuse d’avenir avec l’agroécologie.

Le sol, c’est capital !

Le plan B c’est faire rimer biodiversité, biomasse, bilan carbone et bienfaits pour l’humanité.

La nature, qui s’obstine à couvrir les sols tous les jours de l’année, nous indique la voie à suivre. Plus le sol est couvert, plus il devient fertile et profond… et réciproquement. Une règle immuable, un processus de création de richesses renouvelables… activé par la photosynthèse.

Produire plus, mieux, et avec moins: le génie végétal comme modèle économique… et environnemental

Maximiser et disperser la couverture végétale, empiler les strates et diversifier les espèces pour mieux capter l’énergie solaire et la stocker dans la biomasse : voilà donc ce que l’on pourrait appeler la « clé des champs » ! Une biomasse valorisable de multiples manières, en fonction des ressources produites : alimentation, énergie (bois plaquettes ou méthanisation), matériaux de construction, bois raméaux fragmentés, bois litière… et potentiellement aussi fibre textile, substances à usage médicinal et cosmétique…La nature tend vers l’arbre ?… Le bocage en est la plus belle expression.

le sol

Sauver la planète et notre peau ? Mangeons les produits de l’agroécologie

Ils ne sont que10% pour l’instant, mais devant ces constats des agriculteurs pionniers ont déjà changé de cap : cultures dérobées, diversification, semis direct sous couverts, doubles cultures… le tout associé à des ligneux de toutes tailles (arbres, arbustes etc.).

Après 20 ans de balbutiements, d’échecs, de doutes, mais aussi et surtout d’échanges et de partage, ces agriculteurs sont aujourd’hui en mesure de produire plus (en quantité et en diversité), mieux (en qualité) et avec moins (d’eau, de travail, de carburant et d’intrants). Une production qui intègre pour le même prix la protection… du sol, de l’eau, de la biodiversité : une agriculture régénérative.

Un retour sur investissement plus rapide qu’on ne pourrait le croire !

L’économie de l’agroforesterie repose sur une approche écosystémique, assurant une retour sur investissement à cours terme : valorisation des produits de l’arbre (qui contribuent à la diversification et donc à la résilience économique des fermes), réduction et optimisation des coûts de production (relocalisation de la fertilité, stimulation des auxiliaires et des pollinisateurs…), atténuation des variations climatiques (notamment les extrêmes)… et pour la société, moins de frais de « réparation ».

Du carbone stocké au service de la fertilité et du climat

L’agroforestier opère surtout de bons calculs. Il considère l’arbre comme un intrant, et non comme un intrus, l’environnement comme une opportunité. Il tente d’optimiser l’espace, de faire pousser des plantes toute l’année, de les mettre en « symbiose » et non en concurrence. Il sait aussi qu’un sol nu est vite dégradé, et il voit bien que les sols appellent les plantes les plus grandes possibles… synonymes de biomasse, de biodiversité et de stabilité ! Le calcul est simple : avec 3 ou 4 % de la SAU octroyés à l’arbre (et aux ligneux dans leur ensemble), on peut (re)construire rapidement une agriculture à la fois productive et durable, optimisée… et optimiste !

C’est aussi et surtout en agriculture en stockant durablement du carbone dans les sols que se joue l’avenir du climat, de la biodiversité et de l’alimentation.

Nourrir l’humanité c’est avant tout nourrir les sols, des sols vivants dans un climat serein, des producteurs optimistes, des transformateurs engagés et des consommateurs avertis : le grand retour de l’agronomie.


Alain Canet

alain canet

Pierre Weill

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